Portrait Sophie Northam - DU droit de l'Asile
Pourquoi avez-vous choisi le DU droit de l’asile ?
Mon choix s’est porté sur ce DU car j’étais dans le processus d’une recherche. J’ai investi le terrain en droit d’asile à la permanence “Droits des étrangers”, à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) à Nantes, en tant que bénévole, où nous accueillions et accompagnions en binôme des personnes exilées, dans leurs démarches et suivis administratifs lors d’une demande d’asile, d’un titre de séjour ou d’une obligation de quitter le territoire français. Ainsi, le DU droit de l’asile - Accueil et protection des étrangers persécutés, m’est apparu comme la suite logique de ce cheminement qui, d’une part, me permettrait de compléter ma formation initiale en approfondissant mes connaissances sur les différents régimes et dispositifs existants, et d’autre part, d’acquérir une spécialisation par l’enseignement spécifique aux problématiques de l’asile.
Quels sont les apports/envies que vous a donnés cette formation ?
Être au sein d’un groupe transgénérationnel qui venait de différents horizons professionnels a été fondateur. À l’origine, diplômée en graphique design, donc complètement novice en droit, cette nouvelle matière a pu être appréhendée grâce au soutien indéfectible des collègues pour affiner certaines terminologies et pratiques.
Au début de la formation, plusieurs thématiques proposées m’intéressaient. Par exemple l’intervention sur les obstacles à l’enregistrement de la demande d’asile de mineurs isolés, où j’envisageais la fonction d’administrateur ad hoc pour les mineurs non accompagnés (MNA). Tandis que le sujet présenté par une experte sur le psychotraumatisme et clinique de l’exil m’ouvrait d’autres perspectives.
Cette formation m’a permis d’acquérir des connaissances spécifiques sur le droit des étrangers en particulier sur le droit d’asile.
En effet, c’est un domaine très large et d’une complexité mouvante à l’échelle nationale et internationale.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le contenu de la formation ?
L’exploration de la matière en droit d’asile m’a été bénéfique. D’abord, pour la diversité des matières étudiées : cadrage, accueil du demandeur de protection, traitement des demandes, destin des protégés et des déboutés, entre autres. Puis, parce que cela m’a confortée dans mon choix en m’autorisant (dans le sens de trouver l’audace) à me confronter au terrain. Sur ce point, la convention de stage signée entre l’Université et un cabinet d’avocats en droit des étrangers et de l’asile a été un tremplin pour observer des audiences au Tribunal administratif, comprendre le fonctionnement d’un cabinet et le statut des différents acteurs.
La suite après la formation ?
Après 30 ans de pratique dans le design graphique, spécialisée dans l’édition, en tant
qu’indépendante puis, en parallèle, salariée dans l’enseignement dans une école de design, cette formation spécifique, m’a permis de légitimer, une reconversion professionnelle dans le droit d’asile.
Aujourd’hui, pour agir en faveur des droits des étrangers, je suis employée en tant qu’assistante juridique à mi-temps dans un cabinet d’avocats, « Quai des libertés » à Nantes.
Ce dernier est spécialisé sur l’ensemble des questions juridiques en lien avec les droits humains : le droit des étrangers, le droit de l’asile, le droit de la famille et le droit pénal. J’apprends tous les jours et mets en pratique la théorie enseignée.
L’accueil des personnes exilées se traduit par un suivi individuel mettant en avant l’écoute de leur récit et les conseils dans leurs démarches d’accès aux droits : information de leur situation, suivi de la procédure et de leurs droits, assistance dans leurs démarches administratives et juridiques.
Pour ma part, en enrichissant ma nouvelle orientation professionnelle dans le droit de l’asile, je souhaite continuer à lui donner peu à peu plus de place.